Aujourd’hui, sur les 15 hectares en Petite Champagne* et 22 hectares en Grande Champagne*, plantés en Ugny Blanc, folle blanche et colombard (cépages typiques de Cognac), Alfred Tesseron perpétue la tradition à Chateauneuf-sur-Charente. Depuis 1905, les vieilles eaux de vie de Cognac sont toujours stockées dans la crypte datée du XIIème siècle de l’église du village. 

* 2 terroirs principaux de Cognac

Les eaux de vie ne sont plus vendues aux grandes maisons de Cognac mais la maison Tesseron créée et embouteille elle même les cognacs… Les fameux « lot » Tesseron.

Frederic Cazebonne, représentant de la maison, nous a accueilli dans l’antre de la renommée maison Tesseron… Tout d’abord, une grande et belle cour arborée où, dans le fond, se trouve la distillerie.

Lorsque l’on y rentre : un grand  moment.

Huit alambics cognaçais en cuivre datés de 1895 fixés sur des murets en briques. Une atmosphère émouvante.

On est très facilement transporté au moment de la distillation où toutes les machines sont en marche et où l’ambiance doit être fumante, pleines de saveurs et de bruits diverses. 

Entre la chauffe de l’alambic*, le passage dans le col de cygne*, la colonne de refroidissement et la sortie des premiers cognac de l’année… que d’émotions.

*Alambics : appareil servant à la distillation des spiritieux (cognacs, whiskies, rhums, vodkas…)

*Col de cygne : cf la photo ci-dessus

Un savoir faire traditionnel et une remontée dans le temps.

Tout est fait manuellement avec une précision digne d’une maison de haute couture. 

Ici, la distillation se fait sur lie* une des particularités de la maison qui permet de donner arômes et finesse aux cognacs.

*La distillation sur lie : 

À l’inverse de l’armagnac, le Cognac est un savant Assemblage de plusieurs Millésimes qui permet d’atteindre un niveau de complexité pratiquement inégalé aujourd’hui. Deuxième particularité : la distillation cognacaise se fait avec la séparation des têtes et des queues* avec une deuxième distillation.

*Retrait des têtes signifiant le début de la distillation, les queues : la fin de la distillation afin garder seulement le coeur de chauffe pour un jus plus qualitatif

Nous passons ensuite de l’autre coté de la rue où se trouve la cave de vieillissement des cognacs Tesseron.

Sous ce seul bâtiment nous avons pu compter environ 200 barriques* et pas loin de 40 foudres*.

Il existe en totalité trois bâtiments, ce qui nous peut donner une idée stock plutôt conséquent pour faire rêver tous les amateurs que vous êtes.

De nouveau dans la cour de la maison Tesseron, nous accédons à un lieux plus que magique

Trois pièces surnommées « Paradis » existent,

des cognacs de plus de 150 ans y sont entreposés … 1885, 1873, 1853, pour être clair, ces cognacs sont plus vieux que nos arrière grands parents !

Les vieux (très vieux) Cognacs sont stockés dans ce que l’on appelle des Dames Jeanne.

Un très bel objet en Verre en forme de goutte parfois brut, d’autre fois entourées de toile de jute (afin de protéger les eaux de vies de la lumière) et de liège pour  les protéger lors des chocs ou encore entouré d’un bois fin.

N’oublions pas de vous préciser qu’un cognac, une fois sortie de fût (barrique) ne vieilli plus.

Ce stock de rares et vieux cognacs sert à  l’assemblage des plus belles bouteilles de la maison.

Comme on dit dans le milieu des eaux de vies : Les anciens éduquent les jeunes.

Autrement dit, le vieux cognac donne de la complexité et du caractère au jeunes cognacs fougueux dans l’assemblage.

Une folle dégustation

Tous les cognacs de la maison Tesseron valent le détour.

Pour notre part, nous avons décidé de vous parler plus précisément des plus extraordinaires.

Pour ceux qui connaissent La maison Tesseron nous avons goûté la « gamme traditionnelle » composée :

Du lot 90, lot 76, lot 53, lot 29 

Selon nos papilles,  le Lot 29 est à notre sens  l’un des plus extraordinaire que nous ayons pu goûter.

Un assemblage composé de 30% de cognac datant de 1873 complété par des eaux de vie de 75 à 80 ans.

Un cognac foncé, comme on n’en croise que très rarement. Sans aucun ajout de caramel bien entendu.

Une couleur d’une rare intensité,

d’une profondeur qui nous en fait perdre notre latin.

Le nez est à la hauteur de la couleur, du fruit, des arômes compotés, mêlés à des sensations empyreumatique (arôme du feu) tel que le café et la fève de cacao. Pour finir la bouche est très longue associant une sensation à la fois de puissance et de finesse. On retrouve ce coté empyreumatique en bouche avec un coté très soyeux et onctueux qui nous caresse le palais. Nous sommes sur une eau de vie exceptionnelle certes onéreuse mais à posséder absolument pour tous les amateurs de spiritueux.

Puis les deux bouteilles les plus majestueuses que nous ayons eu la chance de goûter.

« Le royal blend » et « L’extrême »

L’extrême : issu des premiers crus de Grande Champagne

Un assemblage d’eaux de vie datant du XIXème siècle et plus précisément comprises entre 1853 et 1898.

Ce sont de vieux et très vieux millésimes sélectionnés puis élevés sur plusieurs générations afin d’obtenir cet élixir.

La bouteille est une réplique d’une Dame Jeanne de 25 litres qui à la particularité de faire 1,75 litres.

Le cognac à vieilli dans des Tierçons plusieurs fois centenaire ce sont les plus vieux et les plus précieux fûts du domaine.

La couleur du cognac est d’un brun profond et intense.

Une couleur digne d’une pierre précieuse: envoutante et passionnante. 

Son nez est tout aussi charmeur, à l’inverse du « Lot 29 » nous  sommes plutôt sur des arômes rappelant les fruits frais et les fleurs. Celui ci met en émoi tout nos sens et invite à l’imaginaire d’un tableau mêlant jachères fleuries et profondeur de champs.

En bouche, on retrouve la marque de fabrique de la maison Tesseron alliant puissance et élégance. On distingue une bouche ample et moelleuse avec une sensation de fruits murs.

L’alliance de la fougue de la jeunesse marié à la complexité d’un vieux cognac le rend unique.

Nous nous sommes rendus compte que plus nous patientons plus le cognac se révèle dans nos verres.

Pour vraiment saisir toutes les profondeurs de cette eau de vie il faut le déguster sur un long moment calme.

Nous avons eu le privilège de gouter ces cognacs d’exception, c’est une chance quand nous connaissons les prix de vente.

Plus ou moins 400€ pour le « Lot  29 » et environ 4000€ pour « l’extrême ». Pour information, une grande partie de la gamme se situe entre 75€ et 150€. Une fourchette de prix raisonnable pour des cognacs d’exception quand vous voulez les intégrer à votre bar.

Encore merci à Frederic pour cette visite ainsi qu’à tous les employés de la maison Tesseron qui se mettent en 4 pour faire ces cognacs et également merci à la famille Tesseron pour l’engagement mis pour nous donner de tels cognacs.