Saint James 1885 : l’inaccessible !
Simples buveurs, amateurs ou confirmés : tout le monde connaît Saint James !
La distillerie Saint James est incontournable en Martinique et connue de tous ! Elle inonde nos rayons rhums dans les grandes surfaces, nos bar lorsqu’il s’agit de rhum agricole et les collections des amateurs de rhums (très) vieux !
La distillerie Saint James a été créée en 1765. A cette période, la Martinique venait d’obtenir le droit d’exporter vers d’autres pays que la France. La Nouvelle-Angleterre (Etats-Unis) était à l’époque le seul pays capable d’acheter ces rhums. Il se décide alors de nommer sa marque “Saint-James”. Saint James était le nom d’une grande famille britannique … donc avait une empreinte forte dans l’esprit des consommateurs anglo-saxons.
Le terme “Marketing” n’existait pas encore à cette époque mais les créateurs de Saint James avaient déjà tout compris !
Pour couronner le tout, la marque “Saint James” est déposée en 1882 ainsi que la forme carrée de la bouteille. Une forme qui distingue jusqu’à ce jour les bouteilles de la distillerie et qui permet également l’optimisation de l’entreposage des bouteilles.
Par la suite et sous l’impulsion du nouveau propriétaire Paulin Lambert, la marque crée alors différents articles de publicité, affiches, jeux de cartes, cendriers … Ces moyens de communication donnent une visibilité mondiale aux rhums Saint James et permet d’ériger la marque au n°1 des rhums Martiniquais.
Il faut savoir que l’une des quatre distilleries Saint James était située à Saint Pierre et a subi, tout comme Depaz, l’éruption de la montagne Pelée le 8 mai 1902.
En 1974, la totalité de la production est donc rapatriée à Sainte-Marie du côté atlantique de la Martinique. Ce qui permet à la distillerie d’être à proximité des plantations de cannes à sucre.
L’inauguration des bâtiments de production, du chai de vieillissement et des 250 hectares s’est fait sous le regard d’un certain monsieur Jacques Chirac alors premier ministre à l’époque.
En 2003, la martiniquaise rachète la marque au groupe Rémy Cointreau.
Aujourd’hui, Saint James c’est 275 hectares en production pour environ 3 000 000 de litres distillés, tout cela additionné à la production et au vieillissement des rhums Bailly. Une cadence qui justifie (surement) les temps de fermentation entre 18h et 24h, ce qui à notre sens est très rapide.
Il faut savoir qu’il existe de nombreux amateurs de Saint-James qui s’arrachent les anciens millésimes avant 2003 (rachat par la martiniquaise).
La visite
Pour Saint James, pas de visite directe dans le coeur de la distillerie mais un musée du rhum et un petit tour en train, le dernier en service sur l’île. A l’époque, chaque distillerie avait un train qui acheminait les cannes à sucre jusqu’au lieu de distillation. Ce train est donc le dernier sur rails et est géré par des retraités passionnés qui nous emmènent sur 2,5 km entre les bananeraies et les plantations de canne à sucre et les arbres fruitiers. Un moment agréable et intéressant mais pas non plus incontournable.
Autrement, un musée du rhum se trouve dans l’ancienne habitation. Il retrace l’histoire de la distillerie, en passant par les nombreux articles publicitaires, les colonnes et moulins servant à la distillation, le processus de fabrication mais également les vieilles bouteilles déformées par l’éruption du volcan.
Il faut savoir qu’à l’époque, le 8 mai 1902, aucune bouteille n’a pu être sauvée de l’éruption à Saint Pierre. Seule une partie minime de la production stockée par un importateur à Amsterdam a pu être sauvée. Inutile de vous préciser que les millésimes pré-éruption sont très rares. Une partie de ceux-ci sont exposés dans le musée.
Nous aurions d’ailleurs rêvé goûter quelques très vieux millésimes, mais c’est quasi impossible. Pour info, nous avons un ami passionné qui s’est donné pour mission de rassembler tous les vieux millésimes afin de les déguster. Un gros travail mais nous lui accordons bien entendu tout notre courage pour cette remontée dans le temps !
Il y a un an, nous avions la possibilité d’acheter un sample de 3cl de Saint James 1885… aujourd’hui les prix ont flambés … la bouteille coûte jusqu’à 12 000 euros !
La dégustation
Saint James 15 ans – 43% : Gros coup de coeur et l’un des meilleur rhum que l’on ai pu déguster au sein des distilleries. Un rhum puissant mais contrebalancé par des arômes de fruits flambés qui apportent une gourmandise attendrissante et presque envoûtante.
Saint James millésime 1988 – 40% : Un millésime exceptionnel avec une période de carême très sèche qui a permis une concentration idéale du sucre dans les cannes. Un rhum vieilli en fûts de 200 litres de Quercus Alba (chêne américain) pendant 17 ans. A savoir que cette cuvée est une sélection des 5 meilleurs fûts parmi les 28 existants. Un rhum à 40 degrés (seulement) qui séduira le plus grand nombre. Lorsque le rhum caresse votre palais, une sensation de sucrosité vient vous charmer et les arômes vous envoûter.
Alors santé !
Hasta la Vignasse (mais avec un Ti punch dans les mains) !
Topette et Boujou
Les VitinéRhums
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