Pierre Overnoy, une légende des vins du Jura

Passer dans le Jura sans rencontrer Pierre Overnoy ? C’est comme aller à Paris sans voir la Tour Eiffel ! Alors pas question de passer à coté de cette rencontre.

Quand on vous parle de Jura à quoi pensez vous ? Nous personnellement, nous pensons au Comté mais surtout aux Vins Jaunes …

Eh oui, l’identité des vins du Jura, ce sont les vins jaunes.

 

Tout d’abord, qu’est ce qu’un vin jaune ?

C’est un vin blanc sec élaboré à partir d’un cépage typique de la région : Le Savagnin. C’est un vin que l’on appel non ouillé. C’est à dire que lors du vieillissement, précisément 6 ans et 3 mois minimum pour un vin jaune, le niveau du vin baisse que l’on appelle : la part des anges.

Pour un vin traditionnel, on rajoute du vin dans le fut pour refaire le niveau : c’est le ouillage. Pour un vin Jaune, il n’y a pas de ouillage. Un voile de levures va donc s’installer sur la surface supérieure du vin et le vin va prendre son célèbre gout de noix. 

Les vins jaunes sont embouteillés dans des Clavelins. Des bouteilles d’une forme bien spécifique faisant 62cl. 

Et en ce qui concerne les vins jaunes, le vigneron incontournable, c’est Pierre Overnoy.

Pierre Overnoy est, en effet, le Pape des vins du Jura. A 80 ans, c’est le vigneron qui, le premier, a poussé  au plus loin sa réflexion sur les vins du jura et a prouvé que l’on pouvait faire du vin nature dans cette région. Des vins sans, ou peu d’intrants, des vins d’une finesse et d’une complexité à faire pâlir de nombreux dégustateurs.

Il faut savoir que Monsieur Overnoy ne s’occupe plus (ou presque) du domaine. Celui-ci l’a légué à Emmanuel Houillon en 1989.

C’est aussi l’un des rare « petit vigneron » à avoir une page Wikipédia à son nom. Ça n’est peut être pas une référence, mais cette page a le mérite d’exister à coté de celle du propriétaire de Château Margaux et Pétrus.

C’est donc parti pour une visite chez Pierre Overnoy

On l’imaginait dans un chalet en haut de la montagne. On était très proche de la vérité, nous l’avons donc retrouvé, dans son petit chalet sur les hauteurs presque inaccessibles de Pupillin.

Directement arrivés, direction le potager. Au milieu des poules et accompagné de son chien, nous grignotons donc des tomates cerises sur pieds. « C’est là qu’elles sont les meilleures » comme dit Pierre Overnoy.

C’est un premier moment de partage dans l’authenticité si précieuse que nous souhaitons trouver dans ce tour de France.

Pour continuer dans la symbolique et l’authenticité, nous rentrons dans le chalet. Un chalet construit, modifié puis remodifié par Pierre et Emmanuel Houillon au fil des années.

D’abord une pièce : un four à pain. Puis, il faudrait peut être une cuisine, puis des toilettes et peut être une chambre.

Au final un grand chalet où Pierre Overnoy fait son pain avec quelques amis et parfois des visiteurs. Mais ne vous y trompez pas cela reste un endroit de travail.

Nous avons eu la chance de venir un jour où il avait fait du pain. Nous avons donc pu déguster son pain et quelques fougasses aux tomates cerises, tout en simplicité : deux couteaux, du beurre, du miel de sa propre production. Voilà le symbole du partage selon Pierre Overnoy.

Passons désormais aux vins

 

Deux verres posés devant nous sur la grande table en bois massif, une bouteille non étiquetée et un grand vigneron en bout de table nous mettant au défi de trouver à l’aveugle quel était le vin que l’on buvait.

La pression ? un peu oui 

Un vin comme nous n’en avions jamais gouté auparavant. Un coté oxydatif, non pas sur des notes de noix mais sur des notes épicées de curry. A notre avis, un Savagnin ou un Vin jaune.

C’est loupé, c’était un chardonnay ouillé de 1991 élevé 17 ans en fut. Rien que ça.

Le vin suivant nous amène à nous questionner tout autant. Impossible de s’appuyer sur nos connaissances, les arômes sont jusqu’à lors uniques. Une profondeur et une complexité à ne plus rien savoir. C’était une fois de plus un 1991 mais cette fois un savagnin ouillé également élevé 18 ans. Une part des anges tout aussi importante.

Puis le dernier vin, pas à l’aveugle cette fois ci, un vin jaune de 1986 élevé 29 ans sans ouillage, autant vous dire qu’il ne reste plus beaucoup de jus à la mise en bouteille.

 

Des vins d’exception, pour une visite unique avec un grand monsieur du Jura.

 

L’émotion de la rencontre et de la dégustation rend ce moment unique au cours duquel nous avons bu les paroles de Pierre Overnoy et profité, tout en intimité, de ce moment que celui-ci, tant généreux est-il, nous a donné.

Notre but aujourd’hui étant de trouver quelques bouteilles du domaine Overnoy, afin de se remémorer ces quelques heures hors du temps passées avec Pierre Overnoy.

La spéculation étant de mise, nous cherchons encore !

Hasta la Vignasse !

Topette et Boujou

Les Vitinérants

1 Comment
  • JEAN-MARIE DECOMBLE

    12 octobre 2019 at 15 h 31 min Répondre

    OUI à l’unique cépage Savagnin et aux viticulteurs qui le respectent et le vinifient comme il se doit !
    MERCI à Pierre Overnoy et à Emmanuel Houillon qui lui succède. BRAVO !

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